« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Proverbe africain cité dans « Terre des Hommes » de Saint-Exupéry.
Chaque semaine, 200 fermes disparaissent faute d’avoir trouvé un successeur ou un nouvel exploitant souvent au profit d’exploitations toujours plus grandes. Plus de la moitié des agriculteurs ont plus de 50 ans. La pyramide des âges dans le secteur est telle qu’il faut s’attendre à une avalanche de départs à la retraite à court terme. Un quart des exploitations risque de disparaître d’ici 5 petites années. Pourtant, le métier, malgré sa dureté et son exigence, ne connaît pas de crise de vocation. Certains fils ou filles d’agriculteurs choisissent de travailler dans l’exploitation de leurs parents pour poursuivre l’activité. Les années de travail ensemble peuvent être source de tensions, de conflits de génération. La transmission familiale peut ainsi être un héritage lourd à porter. Cependant, cette succession génère aussi de forts sentiments de fierté et de complicité suscitant une émulation entre parents et enfants. Elle se révèle être un atout pour le maintien de la culture paysanne et permet la transmission d’outils de production, d’un patrimoine, de valeurs, d’une organisation du travail et d’une identité. L’enjeu dans les prochaines années est de travailler sur cette transmission pour pérenniser les fermes qui risquent de disparaître au profit d’exploitations de plus en plus grandes. La succession ou la transmission hors cadre familial est un enjeu vital pour maintenir une activité agricole dans nos campagnes et éviter des villages sans paysans, une spéculation foncière, une diminution de l’emploi, un façonnage du territoire et du paysage, une régression du dynamisme agroécologique et une baisse de la biodiversité.